Accueil On fait quoi ? Stop au Pinkwashing – Pride 2018

Stop au Pinkwashing – Pride 2018

Nous cosignons l’appel à former un cortège de tête politique, radical, féministe, queer, antiraciste et anticapitaliste à la Marche des fiertés ! 

Nous ne serons plus vos cautions, nos fiertés sont en lutte ! #PasDePinkwashingDansNosFiertés

Nous appelons ce samedi 30 juin, dès 13h30, à former un cortège de tête politique, radical, féministe, queer, antiraciste et anticapitaliste à la Marche des fiertés !

Face à l’urgence de lutter contre les multiples politiques homonationalistes et racistes, dont le discours officiel de la Marche des fiertés se fait le relai, un cortège mené par des personnes queer et trans racisées et en non-mixité* ouvrira la Marche. Nous invitons les personnes blanches à respecter cette non-mixité en se plaçant derrière elles/eux.

Nous, militant-e-s lesbiennes, gays, bi-e-s, trans, intersexes, non-binaires, queers, refusons l’entreprise d’appropriation et de dépolitisation de nos luttes que la Marche des Fiertés de Paris est devenue ; son appui, à peine déguisé, aux politiques racistes, néolibérales et commerciales, amorcé depuis des années, dépasse aujourd’hui les limites du supportable. Nous sommes consterné-e-s par le choix qui a été fait par l’InterLGBT de mettre en avant un mot d’ordre surréaliste, qui sonne comme une gifle pour la majorité des LGBTI et queers pour qui les discriminations dans le sport sont loin d’être une priorité absolue. Alors que la Marche des fiertés parisienne devrait être le lieu d’expression de nos revendications et de nos luttes, elle n’est plus que le théâtre d’un pinkwashing décomplexé.

Stop au pinkwashing de la Ville de Paris !

La ville de Paris, qui ambitionne de remporter le label de la Ville la plus « gay friendly » d’Europe, peine à masquer la réalité de sa politique sous les stickers arc-en-ciel. L’organisation des Gay Games cet été, constitue un exemple odieux de l’hypocrisie d’une ville qui capitalise sur notre image de marque, nous considère comme une part de marché mais méprise nos droits et notre dignité. Cet événement, qui sert de tremplin à la préparation des JO 2024, aura pour conséquence d’accélérer la gentrification, notamment de Saint-Denis, les inégalités, de bétonner la ville et de renforcer les mesures anti-sdf dans l’espace public ainsi que le harcèlement policier à l’égard des exilé-e-s. Comment croire que Paris, même recouverte de drapeaux LGBT, puisse être autre chose qu’un lieu de violences quotidiennes, dans ces conditions ?

Stop au pinkwashing du Gouvernement !

Le gouvernement, qui pense sans doute se dédouaner de compter un certain nombre d’homophobes assumé-e-s en son sein, pense s’inviter lui aussi en grandes pompes à la Marche des Fiertés. Nous refusons de marcher aux côtés des initiateurs de la loi Asile/Immigration, une loi raciste et criminelle, qui met particulièrement en danger les exilé-e-s LGBT : alors que Moussa Camara, militant à AIDES, est sur le point d’être expulsé vers la Guinée où il risque la mort dans l’indifférence générale, cette manipulation est intolérable. Comment cautionner un gouvernement de casse sociale, qui réprime aussi violemment le mouvement social ? Comment marcher aux côtés d’un gouvernement qui flirte avec l’Église réactionnaire et permet à la Manif pour Tous d’instrumentaliser les « États Généraux de la Bioéthique » pour répandre son discours haineux ? Comment s’associer à un gouvernement qui prétend faire des femmes sa « grande cause du quinquennat » mais les précarise et diminue les budgets des associations luttant contre les violences qui leur sont faites ?Vous n’avez rien à faire dans notre marche.

Stop au pinkwashing de la Police !

La police, qui chasse et tue des membres de nos communautés tous les jours, à qui revient le droit de contrôler l’accès à la marche, prétend s’intégrer, via le char du FLAG, asso LGBT de policier-e-s, à notre mouvement. Et l’on devrait saluer la même police qui tue les personnes racisé-e-s des quartiers populaires, qui traque les migrant-e-s, qui réprime les travailleurs-euses du sexe et blesse des militant-e-s ? Pire encore, on devrait tolérer que, comme chaque année notre marche accueille, en bonne place, un char de policier-e-s qui pourront défiler en uniforme et tirer sur la foule avec des pistolets à eau ? La police agresse, blesse, viole et tue ; nous refusons de passer l’éponge pour quelques paillettes.

Stop au pinkwashing des entreprises commerciales !

Enfin, c’est aux multinationales que l’Inter-LGBT ouvre les portes de cette Pride. Parce qu’une partie de la communauté LGBTI (en grande majorité des hommes cisgenres gay blancs de classe aisée) a accès à la consommation, il paraît normal d’accueillir des entreprises par ailleurs bien peu « LGBT friendly » dans nos Marches. Qu’ont fait Mastercard ou Tinder en faveur de nos communautés, alors même que les associations historiques de lutte contre le sida (Act Up-Paris et AIDES) ont été reléguées aux dernières places et qu’il y a toujours aussi peu de visibilité lesbienne, trans, intersexe ? ? Nous refusons que les Pride soient des espaces commerciaux, où règne la recherche du profit pour des firmes néo-libérales aux pratiques fiscales, salariales et commerciales souvent douteuses, qui piétinent nos droits pour leur profit tout en pratiquant le management de la diversité et le discours de l’inclusion.

Face à ces tentatives d’appropriation de nos combats, nous répondons par l’action et par la lutte.

*racisé-es : personnes subissant du racisme systémique.

Signataires : Qitoko, Fières, CLAQ, Coordination Queer, Féministe et Décoloniale, L’intersection, Garçes Collectif Féministe, Collectif Irrécupérables, les Guarichas Cósmikas: batucada lesbo trans féministe, Réseau pour une Gauche Décoloniale, Witch Bloc Paname, Gras Politique, Collectif Féministes Révolutionnaires, Les Soeurs de la Perpétuelle Indulgence / Couvent des 69 Gaules, Accueil de Merde, We are les Filles, Observatoire Des Transidentités, Burn Out – Collectif, Friction Magazine, La BAFFE, Strass – Syndicat du Travail Sexuel, Collectif Asiatique Décolonial, Queer & Trans Révolutionnaires contre le racisme et le néo-colonialisme, Alerta Feminista, F. M. I. Bordeaux (Front Monstrueux Insurrectionnel), Queer Week, NRJKIR Paris 8, Asamblea Feminista París.

Les groupes, associations, collectifs et personnes souhaitant se joindre à l’appel et au cortège de tête peuvent nous contacter via Facebook (Stop au Pinkwashing – Pride 2018), Twitter (@SPinkwashing) ou mail (cortegedetetepride@gmail.com) et via le hasthag #PasDePinkwashingDansNosFiertés.