Accueil On fait quoi ? Militant·es LGBTQI+ : soutenons le recours du CCIF contre sa dissolution!

Militant·es LGBTQI+ : soutenons le recours du CCIF contre sa dissolution!

Nous dénonçons la dissolution du Collectif Contre l’Islamophobie en France (CCIF) par le Conseil des Ministres. Le décret du 2 décembre n’est rien d’autre que l’instrumentalisation de la lutte contre le terrorisme pour criminaliser les luttes antiracistes, l’auto-organisation des musulman·es et des personnes racisées et la critique de l’État.

La dissolution du CCIF n’est qu’une étape de la politique générale ouvertement islamophobe et liberticide du gouvernement. A ce titre, nous appelons toutes celles et ceux qui se mobilisent contre la loi Sécurité Globale à en faire de même contre cette dissolution, ainsi que contre la loi contre le supposé « séparatisme » qui vise l’ensemble des musulman·es.

Les associations LGBTQI et féministes doivent s’inquiéter de cette décision et se mobiliser :

  • Le décret pose la critique de l’action gouvernementale comme étant un fait justifiant de considérer une organisation « comme se livrant, sur le territoire français ou à partir de ce territoire, à des agissements en vue de provoquer des actes de terrorisme en France ou à l’étranger ». La lutte contre les LGBTQIphobies et le sexisme institutionnels peut donc aussi être visée ;
  • Les luttes LGBTQI et féministes ne peuvent s’envisager sans les luttes anti-racistes. On ne lutte pas contre les discriminations en laissant de côté des groupes entiers de personnes opprimées. C’est pourquoi beaucoup d’entre nous étions adhérent·es au CCIF et nous souhaitons pouvoir renouveler notre engagement et notre soutien ;
  • Parmi les personnes victimes d’islamophobie et que le CCIF aidait, il y a des femmes et des personnes LGBTQI. Ces personnes sont directement menacées par la politique du gouvernement depuis plusieurs mois ;
  • Avec ce décret, les réunions en non-mixité seront considérées comme une incitation à la haine raciale. Nos propres modes d’organisation pour assurer des discussions ou des actions entre minorités opprimées peuvent donc aussi être visés ;
  • Enfin, le CCIF est accusé de complaisance envers l’homophobie, le sexisme ou la sérophobie. L’organisation n’a pourtant jamais défendu de positions oppressives, à l’inverse de Gérald Darmanin, co-signataire du décret. Le ministre appartient à un gouvernement qui expulse illégalement des malades du sida, vers des pays où ils mourront faute de soins, ou des personnes homosexuelles ou trans dans des pays où elles seront persécutées. Ce ministre de l’Intérieur a reconnu des faits qui s’apparentent à un viol. Il est, par ailleurs, un militant homophobe actif qui a soutenu La Manif Pour Tous, contre l’égalité des droits. Maire de Tourcoing, il avait annoncé refuser de marier des couples de même genre, y compris à l’encontre de la loi. Qu’un tel personnage instrumentalise les luttes pour nos vies, nos droits et nos dignités à des fins islamophobes et liberticides doit révolter l’ensemble des militant·es féministes et LGBTQI+.

Nous appelons les organisations LGBTQI et féministes à soutenir fermement le recours devant le Conseil d’État et l’action judiciaire entamés par le CCIF contre le ministre de l’Intérieur. Pour plus d’informations sur les contre-vérités proférées par l’État contre le CCIF, nous renvoyons à cette page : www.islamophobie.net/les-nombreuses-contre-verites-sur-le-ccif/