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Téléguidée par Bercy, la France à l’OMS défend l’industrie contre les intérêts des malades

Alors que la fin de l’Assemblée Mondiale de la santé (AMS) approche, la France joue des arguments mesquins pour faire dérailler le processus de négociation et tuer la résolution historique sur la transparence du prix des médicaments. 

Ce matin, lors d’une séance de négociation de la résolution sur la transparence, la délégation française a bloqué les discussions pendant près de deux heures contestant les procédures. La représentante de la délégation, de la mission française à Genève, reprochait en effet à l’OMS sa transparence quant aux négociations. L’OMS avait en effet publié la veille le projet de texte en discussion, sur lequel apparaissait le nom des pays proposant des modifications. Sur ce document, il ne faisait aucun doute qu’un petit groupe de pays riches faisait blocage depuis trois jours de négociations, pour vider le texte de toute sa substance. Le document laissait apparaitre quels pays s’opposaient à la transparence sur les coûts de la recherche, sur les prix réels des médicaments, sur les résultats des essais cliniques ou sur les brevets sur les médicaments.

La France a-t-elle peur de ses positions ? De la transparence ? Pourquoi refuser que les citoyens aient accès au détail des négociations ? Pourquoi prendre un tel prétexte pour empêcher qu’ils connaissent les réels coûts et prix des médicaments ?  

La France, qui avait fait le choix de ne pas participer aux négociations toute la journée de mercredi, et qui était restée silencieuse jeudi, a donc fait une entrée fracassante dans les discussions vendredi matin, en s’opposant au texte sur l’angle de la procédure. 

 Alors que la fin de l’assemblée mondiale de la santé approche, et en agissant de la sorte, la France tente de tuer le projet de résolution. On est donc bien loin de l’engagement éphémère de Stéphanie Seydoux dimanche 19 mai, qui avait soutenu la résolution. Isolée, avec quelques pays riches (le Royaume-Uni, l’Allemagne, le Japon, etc.), la France fait désormais activement campagne contre une résolution historique. Alors que les prix des médicaments augmentent considérablement ces dernières années, la défense à l’OMS par la France des seuls intérêts des firmes pharmaceutiques montre au grand jour que ce gouvernement qui prône les coupes dans les dépenses publiques agit contre l’intérêt de ses citoyens. 

La question de l’accès aux médicaments est une question de vie ou de mort pour des millions de personnes à travers le monde. Il est honteux que des représentants de pays bloquent une résolution aussi essentielle tout cela pour protéger les intérêts des multinationales.

Nous exigeons de la France, qu’elle soutienne sans ambiguïté la résolution initiale sur la transparence proposée par l’Italie, qu’elle renvoie à Genève Agnès Buzyn et Stéphanie Seydoux qui se sont distinguées par leur absence pendant cette assemblée mondiale de la santé. Et enfin, nous demandons à Agnès Buzyn de soutenir publiquement et sans délai la résolution.